RUTH by Elizabeth Cleghorn Gaskell

RUTH by Elizabeth Cleghorn Gaskell

Auteur:Elizabeth Cleghorn Gaskell [Gaskell, Elizabeth Cleghorn]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Société, Littérature anglo-saxonne, 19e, Roman
Éditeur: Bibliothèque numérique romande
Publié: 2014-10-13T00:00:00+00:00


III

Le jour suivant, pendant que Jemima travaillait auprès de sa mère, il lui vint dans l’esprit de se rappeler les remercîments que son père avait adressés la veille à Ruth.

« Comme mistriss Denbigh est en faveur auprès de papa ! dit-elle ; cela ne m’étonne pas, du reste. Avez-vous remarqué, maman, comme il l’a remerciée d’être venue passer la soirée hier ?

— Oui, ma chère, mais je ne crois pas que ce fût seulement… Mistriss Bradshaw s’arrêta ; elle ne savait jamais si elle avait tort ou raison de dire les choses.

— Que ce fût seulement… pour quoi ? dit Jemima, qui vit que sa mère ne finissait pas sa phrase.

— Seulement parce que mistriss Denbigh était venue prendre le thé.

— Eh ! pourquoi la remerciait-il d’autre chose ? Qu’a-t-elle fait ? demanda Jemima avec curiosité.

— Je ne sais pas trop si je dois vous le dire ; pourtant, votre père ne me l’a pas défendu.

— Peu m’importe ! je n’y tiens pas, » répondit Jemima d’un ton piqué.

Au bout d’un moment de silence, mistriss Bradshaw reprit :

« Il me semble que je puis vous le dire pourtant. »

Jemima avait trop d’honneur pour solliciter une confidence, mais elle était trop curieuse pour essayer de l’arrêter.

Mistriss Bradshaw continua :

« Il me semble que vous méritez de le savoir. C’est en partie à cause de vous que votre père est si content de mistriss Denbigh ; il va lui acheter une robe de soie ce matin, parce qu’il voit que vous faites attention à ce qu’elle dit.

— Certainement, je fais attention à ce qu’elle dit, et je l’ai toujours fait ; mais pourquoi papa lui donnerait-il une robe à cause de cela ? C’est à moi qu’il devrait la donner plutôt.

— Oh ! je suis sûre qu’il vous en donnera une, ma chérie, si vous en avez besoin. Il a été si content de vous voir comme autrefois avec M. Farquhar ! Nous ne pouvions pas comprendre ce qui vous était arrivé depuis un mois. »

Le visage de Jemima se rembrunit.

« Qu’est-ce que mistriss Denbigh peut avoir à faire avec mes manières ? répondit-elle sèchement.

— Ne vous en a-t-elle pas parlé ? demanda mistriss Bradshaw en levant les yeux.

— Non ; et de quel droit s’en mêlerait-elle ? Elle ne serait pas assez impertinente pour cela, dit Jemima ennuyée et pleine de soupçons.

— Mais, ma chérie, votre père l’en avait priée, et elle a le droit de faire ce qu’il lui dit.

— Papa l’en a priée ? Que voulez-vous dire, maman ?

— Oh ! je crois que j’aurais mieux fait de ne pas vous en parler, dit mistriss Bradshaw, s’apercevant au ton de Jemima qu’elle était mécontente ; seulement vous aviez l’air de croire que cela aurait été impertinent de la part de mistriss Denbigh, et je suis sûre qu’elle ne ferait jamais rien d’impertinent. Votre père a causé avec elle vendredi dernier, dans son cabinet, et il l’a chargée de découvrir pourquoi vous étiez de si mauvaise humeur et de tâcher de vous faire rentrer en vous-même.



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